Visite de Fioraso à Nanterre : Témoignage de Bernard Lacroix, professeur de science politique à l'université Paris-Ouest Nanterre:

Témoignage de Bernard Lacroix, professeur de science politique à l'université Paris-Ouest Nanterre:

Suite à la visite de G.Fioraso à Nanterre le 28 avril 2014.

Au même moment [de la visite] se tenait à la Maison de l'Archéologie et de l'Ethnologie, un colloque de politistes et d'historiens sur "l'histoire des élections".

J'ai dû traverser le campus vers 17 heures pour remettre des sujets d'examen de licence en vue de la prochaine session au bat F. Un agent de sécurité m'a demandé où je me rendais avant de me laisser traverser le campus. Au pied de la tour présidentielle, litanie de trois voitures officielles noires et ballet de chauffeurs qui plaisantent en tuant le temps.

Pas un étudiant en vue: nous sommes en période de pont. Je dois passer auprès de la maison des étudiants qui est en face du bâtiment F. Pas un étudiant, pas une mobylette sur le parking devant, pas d’échos beuglants du premier étage ou du rez de chaussée.

Il est vrai que cette participation un rien banale à des activités ordinaires de l'Université ne mérite aucun intérêt particulier (si ce n'est de laisser abasourdi mais pas complètement surpris) devant le communiqué du service de "communication" de l'Université relative à la visite de la ministre.

Nous évoquions les questions de représentation et en particulier les usages officiels des résultats des élections prudhommales. Chacun pourra apprécier, certains archaïques diraient "en actes", l'usage et le fonctionnement de la représentation: faire croire à l'existence d'absents pour se recommander de leur approbation, se servir en cours, en MOOC et en formations en donnant en spectacle la manière dont on dit servir l'Université , transformer et contrôler la communication en instrument de promotion au service des enjeux des représentants et ainsi de suite...

On finit par comprendre qu'une discipline capable et coupable de faire voir doive à tout force disparaître de l'Université et être réservée aux écoles de gouvernance pour les élites de demain... -------------------------------