Candidatures et professions de foi (pour le CA de l'ASES 2024)

En vue de la prochaine AG de l'ASES (qui se tiendra le 29 juin prochain, 10h à Paris Cité, site de la Halle aux Farines dans le 13e arrondissement), nous avons reçu les candidatures suivantes pour entrer au CA : 

Professions de foi

Anne Bory (renouvellement) 

MCF sociologie

Université de Lille, Clersé

Je suis maitresse de conférences en sociologie au Clersé, à Lille, depuis septembre 2010. Je me présente pour renouveler mon mandat au sein du CA de l’ASES, que j’ai intégré en 2018, après avoir été membre durant 8 ans du CE de l’AFS. Le travail mené par l'ASES autour de la transparence des recrutements, de la réflexion autour des conditions de travail des enseignant.e.s-chercheur.e.s, de la promotion de la sociologie comme discipline scientifique d'utilité publique, et de l'accès à l'université et de la défense de l'enseignement supérieur public, est essentiel et nécessaire. Depuis plusieurs années, je suis surtout investie sur les aspects « logistiques » - non dénués de dimensions politiques – de l’activité de l’ASES, en modérant la liste de diffusion et en assurant la saisie de la trame du wiki ASES puis la relance des collègues concerné.es.  Je suis très attachée au dynamisme et à la relative impertinence de l’ASES et de son CA, et souhaite poursuivre mon engagement en son sein, sur les chantiers déjà investis, et en étant prête à passer à la vitesse supérieure avec l’évolution récente de l’actualité politique nationale. 

 

Corine Eyraud (renouvellement) 

Professeure en sociologie à l’Université d’Aix-Marseille et chercheure au Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail (LEST).

Mes travaux portent essentiellement sur les transformations de l’enseignement supérieur et la recherche. J’ai été élue dans de nombreuses instances de mon université (CFVU, CA, comité de la recherche et conseil d’UFR, directrice de département…). J’ai été très impliquée localement dans l’animation des réflexions sur et mouvements contre les réformes de l’ESR depuis une vingtaine d’années. J’aime enseigner la sociologie et j’attache beaucoup d’importance à l’enseignement de la discipline. De mon point de vue, l’ASES est un espace précieux, essentiel dans la vie de la communauté des sociologues, leur permettant de débattre de questions pédagogiques, scientifiques et professionnelles. J’ai rejoint son conseil d’administration en 2018, ai renouvelé ma candidature en 2021. Je suis depuis juin 2023 co-trésorière de l’association avec Violaine Girard. C’est pour continuer à apporter ma contribution à l’équipe qui fait vivre et avancer cette association que je soumets aujourd’hui ma candidature à son conseil d’administration.

 

Artemisa Flores-Espinola (renouvellement)

Maîtresse de conférences à l’Université de Paris-Est Créteil depuis quatre ans et responsable de l’axe Parsie du LIRTES, je recandidate au CA de l’ASES. Je me suis engagée depuis 2014 pour visibiliser et combattre la précarisation de notre métier et œuvrer pour une plus grande transparence des procédures de recrutement au CNRS et à l’Université (en prenant en charge le travail pour remplir le wiki MCF lors de campagnes de recrutement). Aujourd’hui, également élue au CE de l’AFS, je voudrais renouveler mon mandat de secrétaire de l’ASES pour continuer à tiser les liens entre nos deux associations. Il s’agira de continuer à mener des actions collectives pour défendre le métier et les conditions de travail (notamment au sein de l’Observatoire de l’emploi en sociologie), mais aussi de garantir les libertés académiques : en poursuivant le soutien à notre collège Pinar Selek et au travail mené par le l’Observatoire des Attentes à la Liberté Académique (OALA) crée par l’AFS et l’AFSP. Je souhaite plus largement contribuer aux actions menées par l’ASES et les associations professionnelles contre la précarisation de notre milieu, pour la transparence des recrutements et pour une égalité des conditions d’enseignement et de recherche.

PS : je ne pourrai malheureusement pas être des vôtres pour l’AG du 29 juin car je serai au procès de Pinar Selek à Istanbul.

 

Fanny Jedlicki (renouvellement) 

Maîtresse de conférences en sociologie 

Département de sociologie de l’université Rennes 2, LiRIS

Je recandidate au CA de l’ASES : j’y ai déjà exercé deux mandats entre 2010 et 2015, durant lesquels j’ai été secrétaire générale puis co-présidente de l’association. Je me représente comme administratrice de l’Ases en 2021, et cela fait maintenant deux ans que j’en ai été élue présidente, années durant lesquelles j’ai œuvré, au côté des membres du CA, à redynamiser celle-ci après les épreuves de la crise socio-sanitaire notamment. Si nous avons dû prendre le temps d’en retoiletter l’administration, nous avons essentiellement poursuivi les activités phares de l’association ainsi que nos réflexions autour des enjeux posés par l’enseignement de la sociologie dans le supérieur aujourd’hui. Nous avons également engagé de nouveaux projets, par exemple en nous investissant avec force dans la mobilisation pour notre collègue, Pinar Selek, et la défense des libertés académiques. Mais je n’épuiserai pas avant l’heure le rapport moral que je présenterai à l’AG le 29 juin 2024. Force est également constater combien nos activités sont nécessaires et les fronts multiples. Je souhaite donc poursuivre cet engagement, au sein de ce beau collectif que j’ai l’honneur de représenter, fonction à laquelle je me représente cette année (en espérant qu’elle sera la dernière).   

Je serai peut-être présente virtuellement à l’AG du 29 juin, en raison de ma présence aux côtés de notre présidente d’honneur, à Lyon, la veille.

 

Victor Lecomte (nouvelle candidature)

Doctorant bientôt en fin de contrat Nantes Université, je candidate pour la première fois au conseil d’administration de l’ASES. Comme beaucoup de semblables, je serais très bientôt confronté à la précarisation, l’usage des droits au chômage pour finaliser ma thèse, les vacations, la concurrence pour les postes et autres contrats temporaires qui se multiplient.
Ayant déjà été, en tant que doctorant, membre du conseil académique de mon université – par ailleurs Établissement Public Expérimental doté de ses spécificités internes –, j’ai déjà vu toute la panoplie de choix politiques et de dispositifs mis en œuvre au nom des objectifs « d’attractivité », de « performance » ou « d’innovation », qui contribuent à créer un enseignement supérieur à plusieurs vitesses, une recherche scientifique guidée par les appels à projets, du mal-être et des violences institutionnelles. C’est aussi le passage « de l’autre côté », le décalage entre les belles façades de l’université d’un part, et l’expérience quotidienne de l’institution, l’épuisement chronique des personnels, les verrouillages bureaucratiques du pouvoir aux dépens de la collégialité, le détournement des services publics de leur vocation, la gestion de la pénurie et le manque de moyens humains de l’autre, qui m’a marqué et me motive à rejoindre des espaces de discussion et de travail sur le fonctionnement de l’ESR. Les répercussions sur les conditions d’enseignement et la transmission des sciences sociales (mais aussi des autres disciplines) sont importantes, alors que les étudiant·e·s sont poussés à devenir de simples forces de travail et que la valeur des savoirs émancipateurs se joue sur un marché de la rentabilité économique.
Au sein du CA, je souhaite pouvoir contribuer aux actions et travaux de l’association sur les statuts dans l’enseignement et la recherche, sur les transformations des établissements – dont la grille de lecture tend également à se complexifier –, participer à la défense des sciences sociales, pour leur intérêt public dans et hors des murs universitaires, contre les attaques envers les libertés académiques, ainsi que mettre la main à la pâte dans ses outils routiniers. De cette façon, j’espère pouvoir apporter l’angle de vue des non-titulaires et du « début de la filière ».
 

 

Julien O’Miel (renouvellement)

MCF en science politique à l’Université de Lille depuis 2017, je suis membre du bureau de l’ASES depuis lors après avoir été plusieurs années membre du bureau de l’ANCMSP. J’aimerais pouvoir poursuivre cet engagement collectif qui me tient à cœur en renouvelant mon mandat. Dans un contexte où les réformes de l’ESR se suivent et se ressemblent, renforçant toujours davantage la précarité des collègues non-titulaires et la concurrence entre titulaires, entamant toujours plus la solidarité et la collégialité au sein de nos collectifs de travail, favorisant encore et toujours une conception néolibérale de l’ESR, il m’apparaît nécessaire de maintenir des espaces de luttes susceptibles de contrecarrer (un peu) ces tendances lourdes.

Après deux années de retrait, pour cause de responsabilités au sein de mon département, j’aimerais pouvoir redonner de mon temps aux différentes luttes menées par l'ASES : réflexions sur nos pratiques pédagogiques, critiques et réflexions sur nos manières de travailler ensemble, soutien à Pinar Selek, etc.

 

Yann Renisio (nouvelle candidature) 

J'ai été recruté au CNRS à l'âge de 40 ans, après une thèse non financée et de nombreux CDD dans et hors l'ESR. Mes domaines de recherche ont principalement porté sur les inégalités sociales dans l'enseignement supérieur et la recherche, en comparant notamment les sciences sociales aux autres sciences et en analysant les attaques récurrentes contre la sociologie (tour à tour "inutiles", "dangereuses" ou "non scientifiques"). J'ai par ailleurs été membre élu pendant quatre ans au Comité Exécutif de l'Association Française de Sociologie et suis actuellement co-responsable d'un groupe d'experts internationaux à l'OCDE sur l'équité, la diversité et l'inclusion dans la recherche.

Je pense que ces différentes expériences, ainsi que mes compétences de production et de traitement de données statistiques, pourraient contribuer aux réflexions et activités de l'ASES, et serais donc heureux de pouvoir rejoindre son CA.

Parmi les activités auxquelles je souhaiterais prioritairement prendre part pour la défense de notre discipline, je pense particulièrement à la visibilisation des questions de la (faible) place de la sociologie dans l'enseignement primaire et secondaire, des effets de Parcoursup sur les publics des formations en sociologie, de l'homogénéisation des contenus des programmes en sociologie dans l'enseignement supérieur,  des principes de répartition et d'attribution des contrats doctoraux, de la formation à l'enseignement des doctorants, de la constitution des jury de recrutement des chercheurs et enseignants-chercheurs, ainsi que des critères de qualification, d'évaluation, et d'attribution de subvention à notre discipline et à ses membres.

 

Pour rappel, la composition actuelle du CA et du bureau de l'ASES !  

Conseil d’administration

Annabelle Allouch

Anne Bory

Hugo Bréant

Angeliki Drongiti

Corine Eyraud

Artemisa Flores Espinola

Vincent Gay

Violaine Girard

Élie Guéraut

Fanny Jedlicki

Lilian Lahieyte

Francis Lebon

Julien O'Miel

Myrtille Picaud

Claire Piluso

Romain Pudal

Aude Rabaud

Hugo Touzet

 

Bureau

Présidente : Fanny Jedlicki

Secrétaire : Artemisa Flores Espinola

Trésorières : Corine Eyraud et Violaine Girard

Webmaster : Hugo Bréant