Non aux emplois contractuels d’enseignant·e·s-chercheur·se·s
Non aux emplois contractuels d’enseignant.e-chercheur.e
Depuis quelques années à présent, les établissements d’enseignement supérieur publient des annonces de recrutement pour des emplois d’enseignant-chercheur dans le cadre de contrats à durée déterminée ou indéterminée (lien vers la page internet du site de l'ASES->http://www.google.com/url?q=http%3A%2F%2Fsociolog.cluster003.ovh.net%2Fspip%2Fspip.php%3Farticle286&sa=D&sntz=1&usg=AFQjCNGrpuKpVrj3GIaUkhpjD5rfE4g21A]). Les responsabilités et compétences élargies leur donnent en effet la possibilité de recourir à ces formes contractuelles, aux conditions de travail et d’emploi problématiques. Ces emplois dérogent, par nature, à l’obligation pour les candidat.e.s d’être titulaire d’une qualification nationale, gage d’une reconnaissance scientifique et pédagogique par les pairs. La situation financière et le pilotage gestionnaire de l’enseignement supérieur public font craindre leur multiplication à venir. Cette multiplication d’emplois contractuels se produit dans un contexte de diminution des postes de titulaires, comme le montrent [les données budgétaires communiquées par la députée Valérie Rabault->http://www.alterecoplus.fr/societe/fonction-publique-50-000-postes-sans-titulaires-en-2014-201507061751-00001711.html] qui font état de 9 765 postes non-exécutés dans l’enseignement supérieur et la recherche.
L’ASES désapprouve ces pratiques locales de recrutement qui fragilisent les collègues qui s’y portent candidat.e.s faute de postes pérennes, comme les collectifs de travail et la communauté scientifique - la légitimité du CNU étant directement mise en cause. Elles risquent d’aboutir à la coexistence de deux marchés du travail universitaire : l'un protégé par le statut et le cadre national et l'autre totalement dérégulé. Les conditions d’exercice proposées par ces emplois contractuels sont particulièrement défavorables à la “qualité de l’enseignement” : le nombre d’heures est systématiquement supérieur à la norme des 192 heures annuelles (avoisinant dans bien des cas l’équivalent d’un service de PRAG, soit 384h), le niveau de diplôme requis parfois inférieur au doctorat et la rémunération ne prend généralement pas en compte l’activité de recherche - la rémunération étant par ailleurs variable, d’un établissement et d’une configuration à l’autre.
L’ASES rappelle que la qualification est la seule étape nationale justifiant que les recrutements locaux d'enseignants-chercheurs sont bien conformes à un "concours" national
, sanctionnant l'accès au statut d'agent public titulaire de l'Etat. Contourner cette étape, comme le font actuellement de nombreux établissements, c'est nier ce principe.
L’ASES appelle chacun.e à une vigilance
d'autant plus nécessaire que les contraintes auxquelles nous faisons tou.te.s face peuvent nous conduire à accepter des choses difficilement acceptables, avec le sentiment qu'on ne peut guère faire autrement ou que des CDD, fussent-ils problématiques, valent de toute façon mieux que des charges de cours, permettant aux équipes titulaires de faire tourner la boutique dans un contexte croissant d’augmentation des tâches.
Nous avons mis en place une veille de manière à rassembler les offres correspondant à des postes de ce type. Merci à tou.te.s de participer à [cette recension
(en ligne sur notre site), dont l’enjeu n’est pas de stigmatiser des établissements particuliers mais de mesurer l’ampleur du phénomène et d’alerter la profession sur cette tendance, afin de pouvoir y résister.