AERES : évaluation des maquettes de Licence et Master, et des Équipes d'accueil/UMR (vague D)
Cher.e.s collègues,
Nombre d’universités travaillent actuellement à la formalisation de leurs maquettes de Licence et de Master qui seront évaluées par l’AERES. De même une partie des laboratoires est actuellement soumise à la vague D de l’évaluation de l’AERES. À cette occasion les enseignant.e.s-chercheur.e.s en sociologie n’ont souvent d’autres choix que de s’ajuster à des modalités d’évaluation qui n’ont que peu de sens pour notre discipline dans sa double dimension d’enseignement et de recherche, voire qui fragilisent des collectifs de travail.
Loin d’être nouvelles, ces dispositions ont certainement déjà suscité des discussions, voire des “réponses”, tant au niveau des départements que des laboratoires : nous souhaitons ici, non pas lancer des discussions sur l’un ou l’autre de ces critères (c’est la “liste de discussion de l’Ases” qui remplit cette fonction), mais faire circuler des informations sur des pratiques mises en place dans les départements et les équipes d’accueil ou UMR, pour freiner autant que possible les transformations de notre métier d’enseignant-chercheur en sociologie que tendent à imposer les impératifs gestionnaires de l’AERES*. Face aux risques de dysfonctionnement des départements et des laboratoires/équipes induits par l’observance de certains critères d’évaluation AERES, ou aux mirages de la soit-disant auto-évaluation, il s’agira de contribuer à rassembler les modalités de contournement possibles, au delà d’un simple relevé des critères aberrants pour notre discipline.
En pratique, chacun.e répondre à cet article en apportant son témoignage sur le/les cas concrets qu’il.elle a rencontré à l’occasion de la préparation des maquettes L & M et/ou des rapports d’activité de son laboratoire de recherche, et ce en tout anonymat. Le bureau de l’Ases diffusera sur son site une synthèse thématique des réponses, périodiquement mise à jour, qui pourra servir de base de discussion avec d’autres disciplines et/ou avec d’autres instances dans le cas d’une situation politique favorable.
Le CA de l’ASES
Quelques exemples de questions relatives à l’évaluation des UMR :
La première est sans doute celle de { présenter l’UMR et son activité par axes
} (ou programmes, ou projets) ou bien par équipes ("sous-ensembles"). Il semble qu’il y ait le choix (mais il est possible qu’il y ait de gros débats dans des UMR où certaines équipes voudront certainement apparaître comme telles et d’autres non). Certains laboratoires semblent s’orienter vers la présentation par axes : qu’en est-il du vôtre ?
Certaines équipes réfléchissent à un refus de se conformer à une évaluation « SWOT » (Strengths/forces, Weaknesses/faiblesses, Opportunities/opportunités, Threats/menaces)
et ce qu’elle présuppose, qu’en est-il de la vôtre ? Joue-t-on ce jeu ou essaie-t-on de s’accorder sur quatre termes que tous les laboratoires qui le souhaitent utiliseraient ?
Comment faire le choix des 5 publications majeures, des 5 faits, etc.
… Comment organiser/éviter les nécessaires arbitrages ?
Quelle est la pertinence de la distinction entre
le « rayonnement académique » et les « interactions avec l’environnement socio-économique et culturel », entre « les colloques qui… » et « les autres… » dans votre laboratoire ?
Pour les enseignants-chercheurs exerçant dans des laboratoires ne relevant pas des sections 36, 38, 39 et 40 du Comité national du CNRS, se pose la question du classement des publications et leur référencement
par rapport à la liste AERES. Dans certaines sections, les revues de sociologie se comptent sur les doigts d’une main parmi les dizaines reconnues comme relevant de la section. Il y a déjà eu des analyses sur la bibliométrie mais comment sera évalué le travail des EC membres de laboratoires rattachés à un laboratoire relevant d’une section où la plupart des objets sont totalement extérieurs à la sociologie et où plus de 60% des revues reconnues sont anglo-saxonnes…
* En PJ (il n’est pas sur le site de l’AERES) : Évaluation des unités de recherche par l’AERES : vers une amélioration de la notation, datant du 8 déc. 2011, où il est question de « granularité de l’évaluation »…