Affaire des déclassements au CNRS : Lettre des DU des UMR 40 et 36 adressée à Alain Fuchs
Les directeurs/trices d'UMR section 36 et 40 se mobilisent pour la clarification de l'évaluation des candidats aux concours CR et DR et souhaitent une meilleure "sécurité" de ces concours autant pour les docteurs sans poste, que pour les UMR et les EA qui les forment.
La perte de poste ne peut qu'inquiéter l'ensemble de la profession dans un contexte de forte pression (nombre de candidats par poste ouvert) et de départ à la retraite de chercheurs.
Le besoin en pilotage est important à un moment où les UMR doivent se transformer en un espace de formation professionnalisée des jeunes chercheurs (comité de suivi de thèse, raccourcissement de la durée du parcours doctoral...). Si les UMR sont soumises à la rationalisation, à des normes de management, il semble important que le CNRS ne se contente pas de répondre par l'appréciation souveraine du jury d'admission sans expliquer sa grille d'évaluation dite transversale à toutes les disciplines.
Cette lettre a été adressée au début de la semaine à Alain Fuchs, président du CNRS et au président du Conseil scientifique du CNRS.
Sylvie Ollitrault (ARENES-Rennes), Olivier Borraz (CSO-Science Po Paris), Marie Cartier (CENS, Nantes), Marie Claire Lavabre, Jérome Tournadre, Stéphanie Lacour, (ISP, Nanterre) Patrick Michel (CMH, ENS, EHESS)
Le 26 juin 2017,
A l’attention de Monsieur Alain Fuchs, président du CNRS
Copies à : Monsieur Bruno Chaudret, président du Conseil scientifique du CNRS,
Madame Cécile Michel, présidente du Conseil scientifique de l’INSHS,
Monsieur Patrice Bourdelais, directeur de l’INSHS,
Monsieur Didier Torny, directeur adjoint scientifique de l’INSHS
Madame Sandrine Lefranc, chargée de mission pour la section40 de l’INSHS
Monsieur le président, cher collègue
En tant que directeur-trice d’UMR relevant du périmètre de la section 36 et 40, nous sommes préoccupés par les dysfonctionnements liés aux concours de recrutement 2017.
Nos UMR ont pour mission de former des doctorants et post-doctorants aux différentes facettes de la profession de chercheur. Cela requiert de tenir compte des transformations actuelles du champ de la recherche, plus tournées vers l’international. Mais pour mener cette tâche à bien, il nous faut disposer d’informations claires concernant les procédures et les critères employés par les jurys d’admissibilité et d’admission du CNRS pour évaluer les dossiers de candidature et opérer un classement. Sans cela, dans un contexte de raréfaction du nombre de postes, nous ne pouvons pas accomplir notre mission d’accompagnement de ces jeunes chercheurs
Des efforts conséquents, que nous saluons, ont déjà été accomplis par les jurys d’admissibilité des sections 36 et 40 du comité national pour clarifier procédures et critères. Pour le moment, le jury d’admission de l’INSHS n’a pas accompli un travail comparable, ce qui rend particulièrement problématique sa décision prise le 6 juin dernier de réviser entièrement le classement proposé par la section 36.
Nous demandons donc, à la suite de la section 40 du comité national et de l’AFSP, organisation professionnelle qui nous fédère, de connaître :
- les règles de composition du jury d’admission
- ses méthodes d’évaluation des dossiers
- les critères employés pour évaluer les dossiers
- la justification du classement auquel il procède.
Il ne s’agit absolument pas de procéder à une quelconque uniformisation des procédures et critères. Chaque jury reste libre de définir ceux qui lui semblent les plus appropriés, notamment au regard des spécificités de chaque discipline et de ses nombreuses sensibilités théoriques et épistémologiques. Mais il s’agit de permettre aux candidats et à nos UMR de se préparer en amont, en toute connaissance de cause. En jury d’admission, si les rapports sur un dossier sont contradictoires entre la section et le DAS ou le CM INSHS, il est important que ces deux pièces soient prises en considération et que, si la dissonance est forte, le président de section soit présent pour expliquer le classement, y compris sans participer au vote mais pour éclairer la décision.
Les jurys d’admissibilité et d’admission sont constitués de collègues dont il ne s’agit ni de nier les compétences, ni l’engagement pour faire vivre un paysage de la recherche en SHS, fort et ambitieux. Nous souhaitons que les procédures de concours fonctionnent dans la concertation et le respect mutuel des uns et des autres, au profit de nos jeunes chercheurs qui seront la Science de demain. La perte de poste (gel), l’éviction brutale d’un concours de candidats relevant du même champ disciplinaire sans justification claire, amènent à une incompréhension générale qui ne facilite pas la mobilisation de nos collègues qui participent à la formation des docteurs.
Veuillez agréer, monsieur le Président, cher collègue, l’expression de nos cordiales
salutations.
Marie Cartier, CENS, UMR 6025
Olivier Borraz, CSO, UMR 7116
Marie-Claire Lavabre, Jérome Tournadre, Stéphanie Lacour ISP, UMR 7220
Patrick Michel, CMH, UMR 8097
Sylvie Ollitrault, ARENES, UMR 6051
Anne-Laure AMILHAT SZARY, PACTE, UMR 5194
Jean-Louis Briquet, CESSP, UMR 8209
Carole Brugeilles, Christine Cadot, Laurent Jeanpierre, Michel Kokoreff, Cédric Lomba, Laure Pitti, comité de direction du Cresppa, UMR 7217
Jean Gabriel Contamin, Etienne Pénissat (dir-adjoint) CERAPS, UMR 8056
Alain Dieckhoff, CERI, UMR 7050
Sébastien Fleuriel, CLERSE, UMR 8019
Martial Foucault, CEVIPOF, UMR 7048
Claude Gautier, TRIANGLE, UMR 5206
Bertrand Geay, CURAPP, UMR 7319
William Genieys, CEPEL, UMR 5112
Olivier Giraud, LISE, UMR 3320
Florence Haegel, CEE, UMR 8239
Olivier Martin, CERLIS UMR 8070 et ancien président du CNU19
Dominique Méda, IRISSO UMR 7170
Ariel Mendez, LEST UMR 7317
Bruno Milly et la direction Jean-Yves Authier, Ahmed Boubeker, Bernard Lahire, Emmanuelle Santelli, Centre Max Weber, UMR 5283
Hélène Michel, Philippe Hamman (dir-adjoint) SAGE UMR 7363
Marie-Gabrielle Suraud, CERTOP UMR 5044
Marc Oberti, OSC, UMR 7049
Laurent Willemez, Printemps, UMR 8085
Eric Wittersheim, IRIS, UMR 8156, CNRS, Inserm