Suppression de l'augmentation des frais d'inscription en doctorat au CNAM et pot de victoire (Mars 2017)

Bonjour à toutes et tous, Nous sommes heureux.ses et fier.e.s de vous annoncer qu'après des mois de mobilisation d'une poignée de travailleur.e.s précaires du CNAM, la direction nous a donné enfin raison quant à la dénonciation de l'augmentation brutale des frais d'inscription décidée en Conseil d'administration le 28 avril 2016 et dont nous avons été informé.e.s en octobre. L'application du tarif Formation continue de 800 euros (+250€ d'augmentation par rapport à l'année précédente) aux doctorant.e.s finançant leur doctorat sur deniers personnels a été considérée non conforme au droit par le ministère de l'Éducation Nationale, car contraire notamment aux dispositions du code de l'Éducation et du code du Travail (oui oui il existe encore, plus que jamais malheureusement en un sens...). Le tarif formation initiale est le seul qui doit s'appliquer pour ces doctorant.e.s ; autrement dit, seuls les doctorats financés par un organisme se voient appliqués le tarif formation continue - comme c'est le cas partout ailleurs. Cette décision fait notamment suite à l'intervention du médiateur du Ministère de l'Éducation nationale que le collectif des travailleur.e.s précaires du Cnam avait saisi. Les doctorant.e.s concerné.e.s, ayant payé le tarif formation continue alors qu'ils.elles financent eux.elles mêmes leur doctorat seront remboursés sur demande individuelle (et oui pourquoi automatiser ?!) Si cette mobilisation est incontestablement une victoire pour les doctorant.e.s, elle a néanmoins le goût amer de l'injustice. Il est en effet plus que regrettable de constater qu'elle aura été le fruit d'une mobilisation que quelques doctorant.e.s ont porté seul.e.s, sans soutien effectif et formalisé officiellement - bien que les échos reçus se soient montrés favorables à nos revendications -, alors que nous comptons parmi les personnels précarisés de l'ESR. Ainsi, pour faire reconnaître et annuler une "erreur" juridique des plus élémentaires (votée en Conseil d'Administration), qui ne nécessitait aucune expertise en la matière pour être au moins soulevée (mais simplement de prendre le temps de s'y pencher), il aura fallu nous-mêmes saisir des instances hors du CNAM (collectif national des travailleur.e.s précaires de l'ESR, médiateur de l'ESR, Ministre de l'Éducation Nationale et secrétaire d'Etat à l'ESR), faute de réponses en interne, et apporter la preuve de la contradiction via un travail conséquent de documentation, d'information et de traduction. Alors qu'on nous demande de plus en plus de justifier de nos activités, de finir notre thèse plus rapidement, de s'insérer, de (savoir) communiquer, de produire de la recherche, de s'investir dans l'organisation d'événements scientifiques, dans les équipes pédagogiques, etc., nous passons aussi beaucoup de temps à nous battre pour nos conditions de travail et d'existence, dans une relative indifférence. Pourquoi ne pas attribuer un certain nombre d'ECTS pour mener ce type de mobilisation, et faire - légitimement - figurer "défendre ses droits" à côté des items "communication", ou "enseignement" dans Adum ? Par ailleurs nous souhaitons souligner que cette victoire d'ampleur atteste également de la possibilité réelle de porter des revendications et d'obtenir gain de cause. Nous espérons que ceci encouragera la considération de toutes et tous pour les travailleur.e.s précaires de l'ESR ainsi que la mobilisation autour des enjeux de précarité devenus structurels dans l'ESR ce qui est trop souvent (re)connu mais peu combattu. A cet effet, nous publierons une synthèse de nos actions de mobilisation sur le site du Collectif National des Travailleur.e.s Précaires de l'ESR afin de nourrir l'arsenal des méthodes et recours possibles face à la précarité et aux abus. La lutte ne prend pas fin ici, nous revendiquons également la mise en place d'une convention de gestion avec Pôle Emploi pour enrayer les délais de traitement des allocations chômage privant les personnes concernées de ces allocations pendant près de trois mois.

Plus d'info ici : https://precairesesr.fr/2017/01/12/mobilisation-et-revendications-du-comite-local-des-travailleurs-precaires-du-cnam/

Et parce que nous avons décidé que nous méritions bien un pot de la victoire nous proposons à toutes celles et ceux qui voudraient se joindre à nous de venir le mercredi 22 mars à partir de 18h30 à l'Absinthe café (54, rue de turbigo. 75003 Paris - Happy hour jusqu'à 2h !)

Ce sera l'occasion de se rencontrer et d'échanger informellement autour d'un verre - ou plusieurs -, sur les différents dossiers portés par le comité local du CNAM qui ont rythmé - et rythment encore - l'année scolaire, mais aussi des problématiques que rencontrent les autres travailleur.e.s précaires de l'ESR, qu'ils soient ou nous réuni.e.s ou impliqué.e.s dans des collectifs locaux. Tout autres sujets de discussion demeurent autorisés.

N'hésitez pas à faire circuler à toutes celles et ceux qui se sentent concerné.e.s de près ou de loin par les questions de précarité dans l'ESR (et qui voudraient partager un verre en joyeuse compagnie) ! Merci aux collectifs locaux de nous informer dans la mesure du possible de leur venue afin qu'on adapte au mieux le nombre de mètres carrés et de bouteilles de clairette (et ouais, la précarité toujours...). Nous tenons à remercier chaleureusement tou.te.s celles et ceux qui nous ont soutenu dans notre démarche, notamment les membres des syndicats CGT, SUD et SNESUP du CNAM et des collectifs locaux de l'INED et de Paris 8 - entre autres.

Le collectif des travailleur.e.s précaires du CNAM cnam@precairesesr.fr